Depuis plusieurs années maintenant, la population d’abeilles est en très forte diminution. Sur certaines zones, la disparition est même totale. Ce phénomène porte le nom de « Syndrome d’effondrement des colonies d’abeilles » : les ruches se vident subitement de leurs abeilles sans que l’on ne retrouve aucun cadavre à proximité. Utilisations massives de pesticides, infections parasitaires, maladies, pollution, changements climatiques, ne sont que quelques-unes des causes de ce phénomène. Indispensables pour l’agriculture, les abeilles pollinisent 84% des cultures européennes et 4000 variétés de végétaux. (En Chine, l’usage intensif des pesticides a entraîné la quasi-disparition des abeilles et les paysans secouent les arbres fruitiers pour tenter de reproduire de manière artificielle ce que la nature n’est plus capable de faire.)
Pour ce reportage, je me suis intéressé au lien fragile qui unit l’apiculteur et l’abeille. Une « relation » en danger permanent. En effet, la récente autorisation par l’ANSES de deux nouveaux pesticides, la probable fermeture de l'Institut des abeilles (ITSAP), la sonnette d’alarme de l’UNAF (Union National des Apiculteurs de France) pour l’année 2019 en terme de réchauffement climatique ou encore le récent rapport de La Cours des comptes Européenne épinglant l’inaction de l’Europe sur la question des pesticides, ne sont que quelques-unes des actualités qui mettent encore plus en danger le milieu apicole et l'abeille en général.
À l'aube d'une COP26 mitigée où le danger se fait de plus de plus sentir et où la nécessité d'agir devient une question vitale, l'abeille est clairement en voie de disparition et sa survie ne tient maintenant plus qu'à un fil. J’ai ainsi suivi et je suis toujours, plusieurs apiculteurs sur leurs lieux de travail et dans leur quotidien pour comprendre, dans un premier temps, le lien qui unit l’homme à l’abeille.
Terra Anthophila explore photographiquement le lien fragile et « primaire » qui unit l’apiculteur et l’abeille. Une relation primitive et sauvage où chacun trouve son compte dans un monde hostile. La prise de position esthétique de la série est clairement assumé par un choix de format différent de la presse classique.
Ce reportage est l'un des chapitres d'un projet qui a pour but d'alerter l'opinion publique sur la disparition de nombreux éléments de notre environnement et de notre quotidien.